Femmes dans la guerre aujourd'hui

Il est banal de constater que les guerres de la fin du XXe siècle sont en majorité des guerres contre des populations civiles, qu’on veuille les expulser et/ou les détruire ou encore les soumettre à un certain type d’ordre(1). Ce ne sont pas des guerres où s’affrontent deux armées, ni véritablement des ” guerres civiles ” au sens où la population se répartit entre deux camps – type guerre d’Espagne. On y voit des bandes armées ou un État (ou les deux) terroriser des populations le plus souvent désarmées, détruisant en même temps les équilibres établis, suscitant les haines dévastatrices et les implosions. Ce type de guerre fait apparaître une implication beaucoup plus importante des femmes. En Méditerranée, zone de multiples fractures aujourd’hui, la Bosnie soumise à une stratégie génocidaire et l’Algérie avec sa population otage de la lutte entre islamistes et pouvoir militaire en sont deux exemples tragiques, où l’on peut tout particulièrement repérer des éléments importants sur les traitements qui leur est réservé, qui valent aussi pour d’autres conflits, du Rwanda à la Tchétchénie.

Le sort des femmes dans les guerres a toujours souffert du non-dit, il se trouvait en quelque sorte enfoui, banalisé dans le sort général des civils puisqu’elles n’étaient pas combattantes. Mais on peut dire que dans les derniers conflits, les femmes ne font plus partie d’un ” arrière “, par opposition aux combattants du front, car en fait il n’y a plus d’arrière, elles se retrouvent désormais de plein pied dans la guerre. Et on constate que des milliers d’entre elles sont même victimes d’un véritable acharnement et de violences spécifiques alarmants, dont la Bosnie et l’Algérie nous ont donné précisément deux exemples. Les femmes sont devenues des victimes ciblées, et de crimes spécifiques, dans le sens où la guerre s’adresse précisément à elles en tant que femmes. Dans ces guerres contre les populations civiles, les femmes semblent revêtir aux yeux de leurs ennemis une dangerosité particulière. Elles ne sont plus des victimes occasionnelles, dont l’agression représente une sorte de ” sous-produit ” de la guerre, elles sont devenues des adversaires désignées, une catégorie à qui il faut donner la mort ou l’équivalent de la mort.

On pourrait par exemple résumer l’absurdité tragique de la situation en miroir de l’Algérie et de la Bosnie à : ” être musulmane ou ne pas l’être assez “, ce qui veut dire que, quels que soient les agresseurs et leurs objectifs, leur idéologie, les femmes sont des cibles spécifiques, leur place dans la guerre a changé ou en tout cas se révèle beaucoup plus nettement.

la place des femmes dans ces guerres contre les populations civiles.

Crimes spécifiques contre les femmes, ciblage spécifique prennent place dans des dispositifs de terreur contre les populations civiles qui sont la matière de ces guerres, qu’elles soient qualifiées de ” purification ethnique “, de guerre sainte ou de pacification. Des dispositifs qu’il est trop facile de renvoyer à des résurgences de barbaries ancestrales.

Ces politiques de terreur, nous les qualifierons plutôt d’agencements modernes recombinant des cruautés éprouvées. Il semblerait que les crimes soient plus là pour entraîner la guerre et créer la terreur et une haine irréversible, que comme produits de la guerre. Quels que soient les farouches combats du passé, la barbarie de la guerre en Bosnie et en Algérie (les deux exemples qui nous servent de fil conducteur) n’est pas plus un retour au passé que ne l’était celle du nazisme ; sinon dans nos fantasmes les plus détestables : ” ce sont des barbares qui se sont toujours entre-tués “. Il est important de dire que la ” purification ethnique ” telle qu’elle a été accomplie en Bosnie par les Serbes nationalistes (et aussi par les Croates en Herzégovine) n’est pas le fait d’habitudes ancestrales ressurgissant spontanément. Il a fallu toute une stratégie d’intoxication et de contrainte pour la faire accomplir. Il ne s’agit pas de ” barbarie spontanée ” mais de ” barbarie suscitée “. Il est de notoriété publique que Belgrade l’a programmée, en s’appuyant sur une propagande mensongère intense accusant les musulmans de viols et d’assassinats comme au Kosovo : des prétendus témoignages, des montages vidéo truqués utilisant des images de la seconde guerre mondiale abondamment diffusés, y compris dans l’immigration, pour susciter des flambées de haine et de désir de vengeance. Et qu’il s’agissait pour les dirigeants de la Ligue des communistes de rester à ce prix au pouvoir.

En Algérie, le déchaînement des massacres s’est mis en place peu à peu, pour créer le fossé, ne pas laisser d’autre issue que la haine au désespoir social. Il a été alimenté par la répression aveugle et meurtrière d’un État anti-démocratique et la répulsion qu’il inspirait. Dans une société figée par l’État-parti-armée, le projet islamiste actuel ressemble plus à une prise de pouvoir politique sanglante qui essaie de souder un camp autour de la ” démonisation ” de l’occident, qu’à une véritable guerre sainte, avec une mise en scène de l’horreur qui utilise aussi la puissance médiatique du monde dominant.

Si ces guerres sont particulièrement atroces, c’est qu’en quelque sorte c’est leur raison d’être, car elles sont destinées à faire accepter au plus profond d’une société ce qui était au départ impensable, inacceptable. Que les femmes aient alors une place ” réservée ” dans la programmation de ces horreurs fait partie de la cohésion du projet.

des crimes contre les femmes

La Bosnie est désormais tristement célèbre pour être devenue le champ emblématique d’un crime accompli principalement sur les femmes musulmanes : le ” viol systématique ” (les rapports officiels ont aussi adopté l’expression de ” viol comme arme de guerre “). Ce qui fait la différence d’avec le viol ” ordinaire ” des temps de guerre, ce qui a été officiellement établi, c’est qu’il y a eu volonté expresse, c’est qu’il y a eu viol sur ordre, qu’il s’agit d’une politique : ” Tout incite à conclure que le viol a été systématiquement encouragé… qu’il a fallu un certain degré d’organisation et d’action collective pour commettre une grande partie de ces abus ” (rapport 1994 de l’ONU) ; une partie des hommes même, semble-t-il, a été contrainte de s’exécuter sous menace de mort. Le ” viol sur ordre ” s’inscrit dans la purification ethnique en visant spécifiquement les femmes et, comme elle, il ne s’improvise pas. Il s’accompagne d’un discours idéologique confus, jouant tantôt sur l’inscription dans le territoire (le viol par les Serbes marque le territoire serbe, comme les enfants qui en naissent), tantôt sur l’humiliation et la honte de l’adversaire et de toute façon sur son effacement. La création des camps-bordels, est particulièrement significative. Ce ne sont pas seulement des lieux de défoulement, ce sont des lieux de marquage où le ” viol systématique ” s’accompagnait de l’obligation pour les femmes d’aller jusqu’au bout des grossesses qui se déclaraient. Et il ne faut pas oublier non plus la torture physique tout court, bon nombre de femmes sont mortes de ces viols répétitifs inhumains dans d’effroyables souffrances.

C’est une société chrétienne qui a pratiqué le ” viol systématique “, mais on retrouve ce ciblage des femmes en Algérie et dans des sociétés musulmanes en conflit, comme en Afghanistan ou en Irak.

Enlevées, violées, égorgées, abattues, elles sont désignées comme ennemies par les islamistes quand elles ne respectent pas les règles qu’ils ont édictées, qui sont pour l’essentiel l’effacement de l’espace public. Les agressions et les vitriolages ont commencé à partir de 1988, L’État algérien n’a pas protégé les femmes et avait ouvert la voie à l’aggravation de leur condition en imposant malgré les multiples manifestations de femmes, en 1984, le Code de la famille qui avait renforcé leur statut de mineures et l’autorité des pères et maris.

Il y a donc bien, dans ces guerres, un terrorisme spécifique contre les femmes qui bénéficie du sentiment d’impunité et de toute-puissance que procurent les situations exceptionnelles et la détention des armes, face à des populations désarmées, une sorte de pouvoir discrétionnaire absolu, qui a une redoutable capacité de contamination.

la difficulté à faire reconnaître les crimes contre les femmes

Les crimes contre les femmes ” bénéficient ” toujours d’un coefficient de doute et de minimisation étonnants, plus soumis que d’autres aux considérations de Realpolitik ou d’une mauvaise volonté évidente à les combattre. Les campagnes internationales ont de ce fait un rôle particulièrement important, et c’est la première fois que cela a pu avoir lieu, presque en ” temps réel “. Au départ, l’argument du type ” le viol comme cataclysme naturel ” servait à nier la pratique du ” viol systématique “. À partir d’un travail de recueil de témoignages en Bosnie dans les camps de réfugiés, des rapports de l’ONU ont permis de faire progresser la bataille contre la politique de ” purification ethnique “.

Pour l’Algérie, les proclamations des islamistes eux-mêmes ont à un moment donné rendu les crimes contre les femmes plus évidents. Mais dans toute la période qui a précédé les élections et l’arrêt du processus électoral, les informations sur les attaques contre les femmes, qu’essayaient de faire circuler les mouvements féministes, se heurtaient à une sorte de méfiance systématique, aussi bien là-bas qu’en France. Aujourd’hui encore, où il semble que cela soit tenu pour su, il est quasiment impossible d’obtenir le droit d’asile pour des femmes en arguant qu’elles sont menacées de mort en tant que femmes.

On viole et on tue les Bosniaques et les Algériennes et les autres comme si elles représentaient tout à la fois un enjeu et une menace. Elles occupent visiblement, pour leurs ennemis, une place déterminante, aussi importante que les combattants.

La cruauté se trouve tissée avec les pires fantasmes des sociétés patriarcales où les femmes n’ont qu’un rôle de transmission des lignées patrilinéaires, mais sont par là détentrices de l'” honneur ” de la communauté nationale ou religieuse. Si elles sont marquées par l’ennemi ou si elles ” trahissent “, c’est la communauté tout entière qui est considérée comme menacée.

Avec le viol systématique, le ventre des femmes devient quasiment un objectif militaire, et il s’inscrit, dans une stratégie génocidaire actuelle, effroyablement ingénieuse, ce que veut masquer le discours facile sur la résurgence spontanée de pulsions de vengeance des horreurs que la conquête ottomane a fait subir aux femmes serbes. Il s’agit en s’emparant des femmes d’effacer l’existence d’une population, l’équivalent de l’assassinat des hommes et même plus, effacer l’avenir.

Les appels au meurtre contre les femmes en Algérie répondent davantage à la thématique de la trahison. La ” démonisation ” des femmes, toujours présente dans les sociétés patriarcales est particulièrement forte – on a même vu la recrudescence de pratiques d’exorcisme, séances de tortures effroyables. Pour un projet politique qui se pose en s’opposant à un modèle dit ” occidental “, le non-respect de leurs règles est une trahison de la communauté musulmane, une introduction du modèle étranger. En même temps, joue aussi le vieil honneur clanique, selon lequel une famille qui a laissé assassiner et/ou violer ” ses ” femmes n’existe plus.

les ” guerres contre la vie “

Au-delà des fantasmes du patriarcat, il y a la réalité de la place déterminante qu’occupent effectivement les femmes dans ce qui fait l’existence ou non d’une population. C’est la production de vie que l’on veut contrôler, utiliser ou… détruire. Et il ne s’agit pas seulement de la vie des corps mais aussi de celle d’un lien social essentiel. Il y a dans ces guerres d’effrayantes effractions d’intimité (l’union sexuelle, la conception, la mise au monde). Y porter atteinte constitue l’effraction même de la vie intime d’un peuple. C’est ce qu’ont fait en particulier, les nationalistes serbes, mais déjà les récits des retours de miliciens montrent que c’est leur propre intimité qu’ils ont défaite. Ce qu’on fait par ailleurs en Algérie, en égorgeant des femmes, est une marque noire qui fera d’autant plus perdre la tête aux assassins dans une fuite en avant, faisant perdre la tête aussi à la société, car plus personne aujourd’hui ne sait plus qui tue qui. Ce sont des politiques de mort, suicidaires ; ce ne sont sans doute pas les premières dans l’histoire, mais ce sont celles auxquelles nous avons, nous, à faire face.

Il y a peut-être plus, ces ” non-combattantes “, ces corps au c¦ur de la masse des sociétés civiles sont peut-être significatifs de l’ultime capacité de résistance que constituent les corps, les corps animés du désir de vie, de résistance, ce que l’on veut par-dessus tout soumettre, briser ou éliminer. Pensons à ce qu’écrivait M. Foucault en 1976 sur le pouvoir aujourd’hui : ” le pouvoir se situe et s’exerce au niveau de la vie, de l’espèce, de la race et des phénomènes massifs de population “.

Si les femmes sont ainsi significatives de la dimension de la vie entière, du bios, ces attaques sont un signe qui doit nous alerter. Ces guerres ont plus que jamais une dimension sinistre de guerres ” contre la vie ” tout court. La Méditerranée, deviendrait-elle l’un des laboratoires de ce cauchemar de l’humanité ?

les femmes, piliers de la résistance des populations civiles

Dans ce que nous appelons ces ” guerres contre la vie “, le rôle des femmes prend une dimension nouvelle, devient absolument fondamental et significatif. C’est l’arme secrète de la résistance des populations civiles et même lorsque celles-ci ont recours à la lutte armée – avec des moyens le plus souvent rudimentaires – les combattants ne sont rien sans les femmes : l’existence même de la société civile repose sur elles. Leur rôle a été déterminant dans la survie, dans les sièges qu’ont subis les villes bosniaques se défendant contre le génocide et le partage ethnique : corvées épuisantes pour entretenir la propreté des lieux et des corps et donc la dignité, âme de la résistance, des trésors d’ingéniosité pour un minimum de nourriture, les files d’attente pour l’eau, le pain, etc. On a assez dit comment l’élégance des femmes pendant le siège de Sarajevo – obtenue avec quelles prouesses ! – a joué un rôle inestimable pour le moral de la population. En Algérie, où la paupérisation est gigantesque, elles assurent les besoins élémentaires parce qu’il faut tenir coûte que coûte, dans la double agression subie.

Il est étonnant de voir que dans de telles situations, la poursuite de la scolarité des enfants est une préoccupation prioritaire, quelque chose de quasi sacré. En Bosnie, mères et enseignantes ont fait bloc autour des enfants pour qu’ils étudient coûte que coûte, en les protégeant. À Dobrinya, on montre les tranchées qui permettaient aux enfants de se rendre en classe à l’abri des obus et des snipers, creusées par les mères, ” à la cuiller ” dit-on ! Les femmes algériennes de tous bords ont mené avec la plus grande énergie la résistance aux mots d’ordre du GIA de désertion des écoles, en poursuivant leur travail d’enseignantes au risque de leur vie, continuant à envoyer les enfants en classe, les accompagnant elles-mêmes, lançant des campagnes pour du matériel scolaire. Malgré les multiples destructions d’établissements, les enfants ont continué à être scolarisés.

En pleine situation de guerre, des actions de toutes sortes d’une patience infinie se tissent tous les jours et retissent tous les jours la vie défaite par la guerre, dont quelques échos seulement nous parviennent.

c’est pour les femmes que le prix de la guerre est le plus lourd

Cette résistance revendiquée, humble, anonyme, sans gloire, peu valorisée est épuisante pour les femmes et leur coûte cher. Les Bosniaques disent invariablement qu’elles ont payé le plus lourd tribut à la guerre, et c’est ce qu’on découvre le c¦ur serré en Algérie.

Réduites aux tâches de survie les plus épuisantes, les femmes se sont trouvées renvoyées à la condition féminine des siècles précédents, une régression effrayante, s’accompagnant parfois aussi de la pression à engendrer des enfants pour la guerre (en Serbie tout particulièrement), une ” reprimitivisation ” dit-on en ex-Yougoslavie – certaines disent qu’elles se sont senties devenir des bêtes de somme.

Qu’il s’agisse des conditions de siège, des fuites des territoires ” purifiés ” ou de la perte du travail, en Algérie comme en Bosnie, parce qu’elles sont des femmes, leur vie professionnelle s’est souvent arrêtée. Les régressions professionnelles sont terribles. On sait que ces handicaps pénalisent plus les femmes que les hommes. C’est une préoccupation constante des Algériennes comme des Bosniaques.

Il y a aussi une vulnérabilité plus forte des femmes à la misère. On la trouve, en Algérie par exemple, en particulier à cause des méfaits du Code de la famille qui a facilité la répudiation. Abandonnées sans ressources avec des enfants à charge, des milliers de femmes que les attaques meurtrières des islamistes ont aussi expulsées du monde du travail, complètement démunies avec leurs enfants, plongent dans une détresse souvent exploitée par les hommes avec une prostitution plus ou moins masquée (codifiée même par le mariage de plaisir). Cette misère est aussi celle des réfugiées de Bosnie, entassées dans les camps, souvent de milieux ruraux, sans qualification, et qui n’ont comme ressources que l’aide humanitaire.

C’est toute une dimension, tout un univers qui ne se découvre pas de prime abord, toujours considéré en marge, secondaire, peu exploré, l’univers et le prix de la résistance des femmes.

S’il n’y a pas chez les femmes de refus de l’utilisation des armes, tant est fort le sentiment d’injustice, la plus grande partie de la société civile, dont les femmes, donne l’impression de ne rentrer dans la violence qu’à contre-c¦ur, à reculons, même pour se défendre. La réticence à la violence, même nécessaire pour se défendre, induit parfois une distance, une sorte de pas de côté par rapport à leur propre camp. En Bosnie, on repère une sorte de doute vis-à-vis de leurs propres dirigeants (et elles ont peu participé aux décisions politiques). N’y avait-il pas quelque chose à faire et qui n’a pas été fait (et on retrouve la même interrogation dans les yeux des jeunes gens), pour ne pas en arriver là ? En Algérie, on retrouve cette interrogation chez les femmes vis-à-vis des partis démocrates, tant est lourd le prix à payer.

Face à ces ” guerres contre la vie “, de nouvelles formes politiques sont nécessaires. La résistance des femmes les ébauche, en est le pivot, sans encore pouvoir les faire vraiment émerger.

En Algérie, un mouvement des femmes important, très multiple, s’était constitué depuis les années 198O, autour des luttes contre le Code de la famille, un mouvement fort dont l’importance n’est sans doute pas étrangère aux hantises des islamistes. Dans leur posture de résistance, il y a chez beaucoup de femmes le sentiment que même les partis ” démocratiques ” ne soutiennent pas toujours leurs actions en souhaitant une alliance des démocrates.

Au niveau de l’ancienne entité yougoslave, il n’y a pas eu de front commun des femmes contre les agressions. La majorité des femmes a été prise dans l’idéologie nationaliste, c’est un constat indéniable.

Seule une petite minorité de femmes féministes a dénoncé courageusement la guerre et réclamé son arrêt, comme les Femmes en noir de Belgrade, qui n’ont pas cessé de manifester pendant toute la guerre, le Centre antiguerre de Zagreb… Elles ont dénoncé également les conséquences de ces politiques à l’intérieur même de leurs pays, mais cette dimension de lutte pour la vie reste encore marginale.

Ce texte est issu de la conférence introductive à l'atelier Femmes et guerre, Assemblée européenne des femmes, septembre 2003.

Published 1 October 2007
Original in French
First published by Multitudes 29 (2007)

Contributed by Multitudes © Giselle Donnard / Multitudes / Eurozine

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