Esprit2013-12-12Résumés Esprit 12/2013Philippe Minard
Globale, connectée ou transnationale: les échelles de l'histoire
Le décentrement de l'histoire a permis de s'éloigner du "grand récit" de la domination occidentale du monde, et de prendre en compte des sujets dépassant les frontières nationales. Mais l'histoire globale tend parfois à réintroduire un biais téléologique, présentant la mondialisation comme un phénomène inévitable.Romain Bertrand
Un continent de possibles oubliés. Les relations économiques Europe-Asie à l'époque moderne
L'histoire globale a tendance à raisonner "en ligne droite"; elle décentre le regard tout en maintenant souvent la causalité. On voit alors surgir des questionnements sur les origines du capitalisme en Asie à l'époque moderne; or la distance géographique se double d'une distance temporelle et conceptuelle, qu'il faut analyser à travers des exemples précis. Les relations commerciales entre Hollandais et Indonésiens au XVIIe siècle, par exemple, ne sauraient se réduire à une forme de précapitalisme.
Philippe Norel
Ce que l'histoire globale apprend aux économistes
Maintenant que nous disposons de travaux donnant une vision transformée du développement économique et de la place de l'Europe dans la mondialisation, qu'en résulte-t-il pour les économistes? L'ouverture d'une économie à l'international signifie bien plus qu'un jeu des avantages comparatifs: en Europe comme en Asie, c'est un bouleversement social complet.Nicolas Léger
Roberto Bolaño: 2666 ou les maléfices de la mondialisation
L'œuvre maîtresse -- posthume et inachevée -- de l'écrivain chilien Roberto Bolaño, 2666, transporte ses personnages entre l'Europe et le Mexique, créant un labyrinthe dont le cœur est la ville de Santa Teresa, lieu de cristallisation du mal, où tous les personnages convergent sans pour autant se croiser. Seul le genre protéiforme du roman permet de rendre compte de cette circulation de l'horreur, de l'Allemagne nazie au Mexique contemporain.
Jean-Louis Violeau
L'architecte est-il un auteur?
Les starchitectes d'aujourd'hui gèrent leur identité comme une marque; on leur commande des immeubles comme naguère des tableaux à un peintre. Mais leurs "œuvres" sont aussi des lieux (d'habitation, de travail...) et sont donc soumises à un droit d'usage et à des modifications -- voire des destructions -- qui peuvent être décidées par les pouvoirs publics. Y a-t-il un droit d'auteur en architecture?
Jean-François Laé et Numa Murard
Une vie à crédit. Brève chronique de l'endettement permanent
On parle beaucoup de dépendance, d'assistanat, pour fustiger ceux qui "profiteraient" de la munificence de l'État. Cet article montre la souffrance des personnes qui vivent dans l'endettement permanent, prisonnières du temps et de l'argent, soumises à un décompte permanent dans une économie de plus en plus "désencastrée" dont disparaissent progressivement le collectif et la solidarité informelle.Georges Nivat
De Saint-Pétersbourg à Vladivostok. D'une fenêtre à l'autre de l'empire eurasien
La Russie, malgré son immensité, est remarquablement homogène; les églises orthodoxes à bulbes, les musées étendent leur empire jusqu'aux confins de la Sibérie. Mais les choses changent, et l'influence chinoise se fait de plus en plus sentir; c'est vers l'Est que Moscou se tourne, de plus en plus, pour trouver débouchés économiques et alliances politiques.The full table of contents of Esprit 12/2013